Tolkien et la religion

Comme une lampe invisible

ISBN : 979-10-231-0547-6
Date de publication : 16/11/2016
Format : 120 x 180
Nombre de pages : 312
9,90 €

Peut-on qualifier Tolkien d’« auteur catholique », comme certains sont tentés de le faire ? Converti par sa mère au catholicisme, Tolkien resta toute sa vie un fidèle pieux et pratiquant, mais plutôt conservateur. Enracinée au cœur de sa vie privée, la religion l’est aussi au sein du groupe des Inklings, dans lequel Tolkien joua un rôle clé et qu’animait son meilleur ami, C.S. Lewis, universitaire connu pour ses livres de théologie populaire. De même, elle l’est dans la carrière universitaire du créateur de la Terre du Milieu, dans les textes du Moyen Âge, chrétiens, païens, ou mixtes, dont il était spécialiste et où il puisa en grande partie son inspiration.

Mais les romans de Tolkien, d’où le terme Dieu est écarté, véhiculent-ils une spiritualité définie ? Cet essai explore la mythologie de l’auteur, non seulement dans les deux romans publiés de son vivant (Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux), mais aussi à travers l’ensemble de légendes, Le Silmarillion et L’Histoire de la Terre du Milieu, sur lequel il travaillait incessamment, sans pouvoir l’achever de manière satisfaisante. À des degrés divers, difficiles à cerner originellement, mais plus accentués vers la fin de la vie de l’écrivain, les thèmes du mythe, de la religion et de la spiritualité ne cessent d’être présents dans cette œuvre vaste.

Tolkien « auteur catholique » ? Leo Carruthers souligne l’aspect neutre d’une mythologie fidèle à sa logique interne, une préhistoire humaine placée dans un temps indéfini, où l’on ressent toutefois « une sorte de foi, comme une lampe invisible ».

Avant-propos

Introduction : Auteur catholique / catholique auteur ?

 

Première partie

CHEMINS DE VIE

 

Chapitre 1. Vivre en catholique

La conversion d’une mère et ses enfants. – Les catholiques en Angleterre : le choc des cultes. – L’influence du cardinal Newman et ses héritiers spirituels. – La mort de la mère. Un père de substitution. – La pratique religieuse dans la vie privée. – Un catholique « normal » et la vie de famille

 

Chapitre 2. Fraternité littéraire et spirituelle

Tolkien, Lewis et les Inklings. – Un jeu de mot parlant. – Le caractère masculin des Inklings. – La théologie populaire et le roman. – Les aléas de la vie. – Owen Barfield et l’anthroposophie. – Quelques amis prêtres

 

Chapitre 3. Échos du Moyen Âge

Christianisme et écriture en Europe médiévale. – Boèce et la Consolation de la Philosophie. – Beowulf. – Ancrene Wisse (Guide des recluses). – Sire Gauvain et le Chevalier vert. – Pearl (La Perle). – Patience, Jonas et la Bible de Jérusalem. – Les Eddas et les Nains. – Le Kalevala

 

Seconde partie

PARCOURS EN TERRE DU MILIEU

 

Les trois œuvres majeures

Le Silmarillion et L’Histoire de la Terre du Milieu

La création d’Arda et les Quatre Âges du monde

Une mythologie complexe, une chronologie inventée

La vision judéo-chrétienne dans une préhistoire imaginaire

Un catholique conventionnel qui refait le monde

La colère divine : l’Akallabêth

Eru, l’Un, Ilúvatar, Père de Tout

Le Hobbit et le cycle solaire

Le libre arbitre : le choix des êtres intelligents

Vision d’un philologue

Monstres et dragons

Anges, esprits, peuples féeriques

Créatures de l’ombre

Courage dans l’adversité

Rites funéraires païens

Figures christiques

Épique biblique : vers le Paradis

Les Âges de la Terre du Milieu et l’ère chrétienne

Le calendrier chrétien dans la guerre de l’Anneau

Gandalf et les fêtes des Archanges

L’incarnation d’Eru et le salut du monde

 

Conclusion

La lampe invisible. – Les lettres et la critique. – Fignole part en Faërie

 

Bibliographie sélective

Leo Carruthers est professeur émérite de l’université Paris-Sorbonne, en études médiévales anglaises. Ses recherches portent sur les rapports entre religion et société dans les îles Britanniques. Auteur de L’Anglais médiéval (Brepols, 1996), il a publié plusieurs livres et articles sur...