Wenderoman

Le roman de la RDA après la chute du mur

ISBN : 978-2-84050-732-1
Date de publication : 13/02/2014
Format : 160x240
Nombre de pages : 344
23,00 €

Apparu en 1989, le terme de Wenderoman (« roman du tournant ») désigne un genre de la littérature, nouveau par sa thématique et par sa forme en lien étroit avec la Réunification allemande. Parmi tous les auteurs ayant traité le sujet, l’étude en a choisi trois : Wolfgang Hilbig, Jens Sparschuh et Thomas Brussig, tout d’abord parce qu’ils représentent trois sensibilités typiques : Hilbig (1941-2007), ayant connu les affres de la division, contrairement à Sparschuh (né en 1955), né dans une RDA stabilisée par le rideau de fer, tandis que Brussig (né en 1965) incarne la rage d’une jeunesse libertaire, prête à tout pour renverser un régime honni.

La perspective choisie suggère que ce roman est né à l’est du mur, plus précisément dans le quartier de la dissidence à Berlin-Est, le Prenzlauer Berg. Au-delà des thèmes politiques et historiques, les références philosophiques au postmodernisme et au poststructuralisme intègrent une interrogation métaphysique sur la condition humaine, donnant une dimension universelle à des œuvres pourtant inscrites dans un moment très particulier de l’Histoire. Enfin, le Wenderoman ne se contente pas de traiter la crise identitaire de la Réunification, c’est un genre romanesque spécifique, une « écriture » privilégiant l’allégorie et l’ironie. Et c’est bien cela que ces trois auteurs ont réalisé.


Préface. Déconstruction, poststructuralisme et postmodernisme

 

Première partie

Wolfgang Hiblig, écriture de l’absence

 

Chapitre I. Esthétique de la déconstruction

Signes et significations. – Jeux de perspectives. – L’éclatement de la personnalité.

Chapitre II. La vie est un songe

La position fœtale. – Esthétique de l’attente – Le désir et l’indifférence

Chapitre III. La traversée de l’Achéron

Bitterfeld : histoire, autobiographie et fiction. – Feuerbach et la Stasi. – La descente aux enfers. – Structuralisme et bohème

 

Deuxième partie

Thomas Brussig, le corps grotesque

 

Chapitre IV. Au début était le verbe

Jeux de perspectives. – Comédie burlesque. – Le verbe jubilatoire

Chapitre V. Priape ou le corps grotesque

La nef des fous. – Le corps grotesque. – L’écriture du corps

Chapitre VI. Le cercle œdipien

Roman de formation. – Le corps et la raison. – Psychanalyse du totalitarisme. – Joie blasphématoire

 

Troisème partie

Jens Sparschuh, tout s’écoule

 

Chapitre VII. Ironie et distanciation

Le regard oblique. – Question de genre: « Heimatroman ». – Refus du pathétique et de l’« Ostalgie »

Chapitre VIII. Espace clos : métaphores et symboles

Mythes et symboles. – Enfermement et vertige existentiel. – Écriture neutre

Chapitre IX. On n’entre jamais deux fois dans le même fleuve

Tout s’écoule… – Permanence et mouvement perpétuel. – Le sommeil de la raison. – L’épuisement universel

 

Quatrième partie

Déconstruction du roman, déconstruction de l’être

 

« Wenderoman » ou l’écriture de la déconstruction. – Raison et folie. – Écriture allégorique et ironique. – L’écriture du « Tournant » historique

 

Bibliographie. Index

Marie-Hélène Quéval, professeur à l’université du Maine (Le Mans), spécialiste de littérature et de civilisation dans l’Allemagne des Lumières et l’Allemagne contemporaine. Auteur de L’Unification allemande, les années décisives 1989-1990 (1998) et...