Penser la musique au siècle du romantisme

Discours esthétiques dans l'Allemagne et l'Autriche du XIXe siècle

ISBN : 978-2-84050-834-2
Date de publication : 06/09/2012
Format : 16 X 24
Nombre de pages : 396
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23,00 €

La musique de l’Allemagne romantique est évoquée ici non pas à travers les œuvres elles-mêmes, mais à la lumière de la réflexion théorique développée autour de la création artistique. Il s’agit de démontrer que les discours esthétiques font partie intégrante de l’histoire de la musique, qu’ils contribuent largement à façonner la conscience musicale des intellectuels et des musiciens, et qu’ils orientent indirectement la perception des œuvres par le public.

De la mort de Beethoven (1827) à l’inauguration du festival de Bayreuth par la création de L’Anneau du Nibelung (1876), l’ouvrage porte sur une période où l’on observe un essor exceptionnel des discours sur la musique dans le monde germanique : en même temps que se multiplient les essais philosophiques consacrés au sujet, les grandes revues musicales connaissent un développement sans précédent. Le livre met en perspective des types de textes variés, dus aussi bien à des philosophes (Hegel, Vischer, Herbart, Zimmermann, Lotze, Lazarus) qu’à des musicologues (Hanslick, A.B. Marx, Ambros, Brendel) ou à des compositeurs (Schumann, Wagner, Liszt). Il tente de rendre compte de la circulation des idées entre intellectuels, musicologues et musiciens en se concentrant sur un faisceau de thématiques liées à la question de l’hétéronomie musicale et du rapport entre musique et Logos.

 

 

CHAPITRE I : La conscience musicale romantique

Une théorie de la musique romantique sans musique

romantique – Romantisme et musique instrumentale – La

conscience romantique après le romantisme littéraire –

Présences d’E.T.A. Hoffmann – L’autorité du modèle hégélien

dans la perception du romantisme – Les ambiguïtés de la

« Nouvelle École romantique » – L’opéra romantique, le

Singspiel et la question nationale

CHAPITRE II : La peinture musicale

L’imitation des phénomènes acoustiques : Le bannissement de

la peinture sonore – Le plaidoyer d’Adolf Bernhard Marx

La musique et le paysage : L’oeuvre d’art totale et la musicalité

de la couleur – Couleurs et musique selon Friedrich Theodor

Vischer – La musique du paysage romantique

CHAPITRE III : Hegel et le déni de la musique instrumentale :

un défi pour la « musique de l’avenir »

Le silence sur Beethoven et la question de la musique

instrumentale – La musique instrumentale, expression de

l’idéal artistique moderne selon Christian Hermann Weisse –

La lecture d’Eduard Krüger : vers un Hegel romantique

CHAPITRE IV : Liszt, Brendel et la théorie du poème symphonique

L’autonomie de l’art dans le tourbillon de l’histoire – L’invention

du poème symphonique : éléments de définition – La quête d’une

musique « parlante »

CHAPITRE V : Musique et sentiments

Sensations et sentiments – La particularité du sentiment et

l’universalité du langage – L’autonomisation du sentiment dans

l’Esthétique de la musique de Ferdinand G. Hand – L’objet du

sentiment dans l’esthétique de Friedrich Theodor Vischer – La

musique peut-elle accéder à la précision des sentiments ? – Le

sentiment pathologique dans l’esthétique romantique selon

Adolph Kullak – Le formalisme revisité par la psychologie :

Moritz Lazarus et la théorie de l’aperception

CHAPITRE VI : Le formalisme : « une association baroque de mystique et de mathématiques » ?

Eduard Hanslick et Sixtus Beckmesser – « Les sentiments ne sont

pas le contenu de la musique » – Hanslick formaliste malgré lui –

Une esthétique pensée dans l’esprit de la musique – Les grands

principes de la « science des formes » selon Robert von

Zimmermann – Formalisme versus romantisme : un son est-il

déjà de la musique ? – Le prélude de L’Or du Rhin, le sublime et

l’amorphie

CONCLUSION

ANNEXE 1 : Les auteurs étudiés

ANNEXE 2 : Les revues musicales

Bibliographie - Index des noms cités

Jean-François Candoni, ancien élève de l’ENS Saint-Cloud, agrégé d’allemand, professeur en civilisation et histoire culturelle allemandes à l’université Rennes 2.